Écriture spontanée — jour 6
Tel qu’annoncé dans la programmation de la résidence de Mme Geneviève Catta à la bibliothèque Claude-Henri-Grignon, l’auteure rédigera quotidiennement des fragments d’écriture spontanée lors de son arrivée sur les lieux et avant son départ en fin de journée.
Voici les textes du jour 6 – le samedi 22 octobre.
Arrivée
Les premiers mots sont si étranges.
Comme les sillons d’une mélodie.
Où aller, venir, écouter, regarder.
Puis, on laisse la forme advenir à l’intérieur de soi, on écrit la métamorphose, on la suit jusqu’au bord des choses.
De gauche à droite.
>>>> Geneviève Catta ©️2022
Départ
Temps dédié, consacré — écriture, animations, échanges, recherches.
Est-ce universel?
Est-ce méritoire?
J’ai tracé une ligne. Sans pointillé ni distorsion. Juste immergée dans l’inégalité des heures; dépaysée aux champs des partages.
Dans la demeure de ma voie.
>>>> Geneviève Catta ©️2022
Avant de fermer le carnet d’écriture sur mes six jours de résidence, je pose ici un extrait de mon roman en chantier auquel j’ai travaillé, « Une Heure est une Mer »*.
Comme le signe d’une promesse à tenir…
« Florian, Solo et Susan t’embrassent et t’enlacent d’un seul élan. Susan raconte la fois où, petite fille, tu répétais avec si peu de conviction que Solo avait menacé de passer ton violon au four, et de le gratiner. Toi, tu t’enfuis à bord d’un bolide de course. Tu regardes par la vitre arrière. La route disparait à folle allure. Elle tremble comme sous l’effet d’un vibrato larmoyant. C’est l’écume effervescente du soleil, sa petite torture sous la peau. Tu te sens mourir une première fois. »
>>>> Geneviève Catta ©️2022
Le titre de mon roman, « Une Heure est une Mer », est un vers emprunté à la poète Emily Dickinson (1830-1886).